Nombreuses sont les personnes qui pensent que pour démarrer une médiation, il faut nécessairement que les personnes impliquées dans le conflit aient donné leur accord préalable. Or, cela n’est pas forcément le cas.
En effet, il arrive fréquemment que ce soit d’abord l’une des personnes impliquées dans le conflit qui prenne de manière individuelle l’initiative de contacter un(e) médiateur(e), afin d’évaluer la possibilité de résoudre le problème en passant par une médiation. Après cette première étape, si la personne décide de poursuivre sa démarche, elle aura deux possibilités pour impliquer l’autre partie : elle pourra elle-même la contacter pour lui proposer la démarche, ou elle pourra confier cette tâche au/à la médiateur(e). Dans ce cas, il reviendra à celui/celle-ci de prendre contact avec la ou les autres personnes impliquées afin de leur présenter le processus de médiation et tenter de les motiver à y prendre part.
Par ailleurs, dans le contexte des conflits au travail, l’initiative peut être prise par une tierce personne, un(e) chef(fe) d’équipe par exemple, ou un(e) responsable RH, qui souhaite qu’un conflit entre deux collaborateurs soit résolu par une médiation. Dans ce cas, la démarche pourra commencer sans forcément que les personnes impliquées aient donné leur accord préalable. Il en va de même dans les contextes familiaux, où une personne pourra prendre une telle initiative au sein d’une fratrie par exemple, ou un parent vis-à-vis de ses enfants adolescents ou majeurs.
Il peut également arriver que, alors que l’une des personnes impliquées souhaite résoudre le conflit par la médiation, l’autre personne ne le souhaite pas. Dans ce cas, si la mission lui en est donnée, ce sera le/la médiateur(e) qui prendra contact avec l’autre personne afin d’amorcer un dialogue. Ainsi, la personne réfractaire pourra exprimer son point de vue et ses attentes, et le/la médiateur(e) pourra tenter d’amener la personne à envisager de participer à la médiation. Il est fréquent que, après cet échange avec le/la médiateur(e), des personnes initialement opposées à toute démarche de médiation choisissent finalement de s’y impliquer et y participent pleinement.
En définitive, une démarche de médiation peut donc bien être démarrée sans qu’il y ait au préalable un accord des personnes concernées, la personne à l’origine de la démarche pouvant s’appuyer sur l’intervention du/de la médiateur(e) pour contacter et motiver l’autre ou les autres personnes. En médiation, « It takes two to tango », mais pas forcément tout de suite !